Des critères statistiques pour définir le roman policier

Le logiciel d’écriture de romans policiers, héros de la fiction « Romanesque 2.0 » (cf http://romanesque.fr/ ) devrait s’appuyer, s’il existait vraiment, sur une modélisation de ce qu’est le « genre littéraire » du roman policier. Or, un telle définition de ce genre vient d’être tentée à partir de critères purement satistiques par Thomas BEAUVISAGE, dans un travail dont le texte intégral est disponible à
http://www.revue-texto.net/Inedits/Beauvisage/index.html
 , sous le titre :

EXPLOITER DES DONNÉES MORPHOSYNTAXIQUES POUR L’ÉTUDE STATISTIQUE DES GENRES ; APPLICATION AU ROMAN POLICIER

« Sur la base de cette première opposition, on peut d’ores et déjà tenter d’esquisser un portrait-type du roman policier : des phrases plus courtes, une diminution de la part des virgules au profit des points, sont le signe d’une écriture plus incisive, à laquelle il faut sans doute rattacher le plus faible emploi de temps complexes (passé et imparfait du subjectif, passé antérieur), même si ce dernier élément peut être rattaché à l’évolution plus générale de l’écriture littéraire…  »

Pour avoir une idée plus précise de cette façon de voir la différence entre roman policier et roman sérieux, voici la liste des variables qui distinguent le plus les deux genres, classées par ordre : Les romans policiers, comparés aux autres genres de romans se caractérisent par :  

– en terme de conjugaisons et de temps : 

80% de moins de verbes au subjonctif par rapport à l’ensemble des verbes conjugués
54% de plus de verbes au passé composé
54 de moins de verbes au passé antérieur 
42% de moins de verbes à la 1e personne du pluriel parmi l’ensemble des verbes conjugués 
36% de moins de verbes au futur antérieur par rapport à l’ensemble des verbes conjugués
31% de plus de verbes à la 2e personne du singulier parmi l’ensemble des verbes conjugués
30% de moins de verbes au futur par rapport à l’ensemble des verbes conjugués ….

– en terme de ponctuation : 

85% de moins de points virgules par rapport à l’ensemble des ponctuations
49% de plus de points de suspension par rapport à l’ensemble des ponctuations
40% de moins de crochets et accolades par rapport à l’ensemble des ponctuations
39% de plus de points d’interrogation par rapport à l’ensemble des ponctuations
34% de plus de points par rapport à l’ensemble des ponctuations

– en terme de pronoms 

50% de moins de pronoms possessifs par rapport à l’ensemble des mots
37% de moins de pronoms personnels à la 1e personne du pluriel parmi l’ensemble des pronoms personnels sujets
34% de moins de pronoms possessifs à la 1e personne du pluriel par rapport à l’ensemble des mots
30% de moins de pronoms relatifs par rapport à l’ensemble des pronoms
30% de plus de pronoms personnels à la 2e personne du singulier parmi l’ensemble des pronoms personnels sujets
29% de plus de pronoms possessifs à la 2e personne du singulier par rapport à l’ensemble des mots

– en terme de construction de découpage des paragraphes et des phrases : 

55% de moins de propositions incises parmi l’ensemble des propositions
33% de moins de propositions principales parmi l’ensemble des propositions
la moyenne de mots par paragraphe est de 32% plus basse 
la moyenne de phrase par paragraphe est de 31% plus basse
28% de moins de propositions participiales parmi l’ensemble des propositions

– en terme de vocabulaire :

35% de plus de noms composés par rapport aux noms (communs ou propres)
33% de plus d’abréviations parmi l’ensemble des noms propres
30% de moins d’adjectifs démonstratifs par rapport à l’ensemble des déterminants
27% de moins de noms communs inconnus par rapport à l’ensemble des noms communs

Dans les commentaires de ce premier tableau, Thomas BEAUVISAGE ajoute : « La part importante de l’oralité dans le genre policier est figurée par une série de variations corrélées, en particulier un déficit de la 3 eme personne du singulier pour les verbes comme pour les pronoms, qui profite à la 2eme personne du singulier pour les verbes, ce qui montre qu’il ne s’agit pas seulement d’une variation de la position du narrateur, homodiégétique ou hétérodiégétique, tant la narration à la deuxième personne reste dans le cadre de l’expérience plus que de la pratique courante. A cela s’ajoute un écart de + 30 % dans l’emploi du passé composé, temps de l’oralité opposé au passé simple en déficit dans le policier, ainsi qu’une part importante de points d’interrogation, qu’il faut sans aucun doute relier aux dialogues plus qu’au mystère à l’œuvre dans le genre ».

.Si ce sujet vous intéresse, précipitez vous pour étudier sans modération le travail de Thomas BEAUVISAGE, disponible à
http://www.revue-texto.net/Inedits/Beauvisage/index.html 

 

 

A propos Olivier

L'autokteb est le nom par lequel Abdel désignait la toute première version de Romanesque 2.0 son générateur de roman.
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